On a parfois prétendu que le tarot était un jeu exclusivement régis par les lois de la chance et du hasard. « Que neniet Captain Tarpal » ! wallou !. Je soupçonne ces propos malveillants d’être fortement inspirés par la compétition (l’International Banana of Poker)
C’est faire fi de la grande finesse et de l’infinie stratégie que déploient certains joueurs de tarot pour arracher une partie. Pour trouver un équivalent au jeu de tarot, il faudrait aller ramer du sampan du côté des pays du levant avec le GO. C’est un sport qui devrait être obligatoire dans toutes les académies militaires où les enjeux stratégiques pèsent sur les cours et les destinées humaines.
Les généraux Bonapartiens auraient pratiqués le tarot avant leurs campagnes que l’issue des batailles de Russie en eut été changée, et avec, le cours de l’histoire tourneboulé. La géographie franchouillarde contemporaine s’étendrait (dixit mon général !) non seulement de Dunkerque à Tamanrasset (selon certains fantasmes surannés) mais surtout de Nantes à Vladivostok ; et que la tour Effel, fleuron de notre fierté nationale, serait plantée au milieu de l’Oural.
Au fait pourquoi je vous raconte tout cela (…Ah oui ; le compte rendu du tarot …) pour vous dire que la soirée de tarot du 21 janvier, même si elle rassemblait une bande de cinq soudard(e)s plus philistins avinés, que généraux étoilés napoléoniens, a été le théâtre d’une bataille stratégique capitale pour le titre actuel de Champion du monde de Tarot Bière. Il fallait un compte rendu qui soit à la digne mesure de cette soirée !
Je vous ess-plique les enjeux : Arnaud and Bibi (mézigue), présentant quasi le même parcours depuis le début de championnat (parties, classement, victoires), nous n’étions séparés aux points que par un poil de cul de souriceau (avouez que c’est peu !). Il était vital que quelque soit leur positions absolues de ce soir-là, seule la position relative de l’un par rapport à l’autre sera déterminante. En somme celui qui finit devant l’autre se positionne (très fortement) pour le titre. Sophie en sérieuse outsider étant toujours dans la course au titre, elle pouvait encore espérer la marche suprême, à la condition de surpasser les deux zigotos sus nommés précédemment.
Hélas, le classement de ce soir là est éloquent, en première position mézigue, suivi d’Arnaud, puis d’un Ben (….furibard …), puis d’un couple solidaire à savoir Nico et Sophie.
Les acteurs, leurs scripts, leurs faits d’armes :
Mezigue: si durant les parties précédente, j’adoptais un profil bas faisant semblant de ne pas avoir lu les règles de tarot, alors qu’en fait je les connais par cœur (je déconne ! bien sûr!); ce soir-là, auréolé de mon titre provisoire de champion intérimaire, j’arrivais chez Ben en arborant la fierté et l’arrogance d’un toréador castillan entrant dans l’arène et sûr de son fait d’arme ; ne doutant pas un instant de repartir sans les oreilles (…au moins…) de quelqu’un. Ca s’est joué pépère peinard, sans risque inconsidéré, me contentant de demeurer parmi les trois premiers, surveillant toujours les points d’Arnaud. J’ai fait mon habituel coup de Pantani à 11h35, avec cinq minutes de retard. Pour mémoire et pour les béotiens, je précise, « le coup de Pantani est au cyclisme ce que le statoréacteur est à l’aviation. Un très fort accélérateur pendant un court instant lequel procure un avantage décisif » ; extrait du dico de La Rousse, une frangine qui aurait un certain bagage selon le petit Robert (qui se targue d’être bien « introduit » à l’académie française). Au tarot ca a pris la forme d’une double garde (grade sans suivie d’une normale). Dès lors la soirée était jouée pliée!
Arnaud : cloné avec des chromosomes Shadoks, sa stratégie se résumerait à « plus ca plante, plus ca a des chances de marcher ». Le problème c’est que ca marche. Surtout pour lui ! Arnaud prends souvent ; très souvent, allant jusqu’à défier les lois statistiques. Soit il a du jeu, soit celui qu’il appelle lui apporte un jeu. Enfin quand il ne prend pas, c’est lui qui se fait appeler, comme sur la garde sans de Kamel, dont il profitera pleinement et qui lui permettra de finir à a la seconde position
Ben : Bien placé toute la soirée. Après un mauvais départ, il est revenu dans la course et s’est retrouvé premier durant toute la seconde partie de la soirée. Il luttera au coude à coude avec Arnaud, et commencera même à se détacher en tête. Le jeu le quittera au tout dernier moment, sur la garde sans. Il finira troisième. Pour se calmer de ce mauvais coup du sort (et selon un scénario bien rodé) il passera ses nerfs sur Kamel (Stéphane n’étant pas là !).
Nico et Anne Sophie : Inséparables dans la vie, ils étendirent leur solidarité au jeu (Ah l’amour !). Très attachés (civilement) l’un à l’autre, ils feront beaucoup pour le demeurer dans le jeu (aux points). Nous avons vu Nico poussant la solidarité à des niveaux exemplaires et faire du zèle dans ce domaine, n’hésitant pas à sacrifier roi et (presque) un petit, afin que pareille fusion perdure. Mais comme nous le rappelle la voix de l’infinie sagesse humaine, « malheureux au jeu …. »